La protection des amphibiens sur leur voie de migration dans l’Ain

 

Chaque début de printemps (fin février/début mars) les amphibiens sortent de leur site d’hibernation, souvent en sous-bois, pour rejoindre leur site de reproduction, mares et autres zones humides. Puis, en été et en automne, la migration reprend son cours dans le sens inverse. Lorsqu’un axe routier sépare ces deux sites, le corridor est rompu et de nombreux écrasements sont constatés.

La LPO Ain via son Groupe Herpétologique (GHRA), travaille sur la protection des amphibiens depuis plusieurs années en partenariat avec le Conseil Départemental de l’Ain, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Agence de l’eau, le Syndicat de la rivière d’Ain (SR3A), Pays de Gex Agglo, la municipalité de Sainte Croix ou encore celle de Brens et de Saint-André-de-Corcy.
Afin de protéger et maintenir ces populations locales d’amphibiens, il est possible de mettre en place des filets de protection temporaire. Ces dispositifs permettent de maintenir la migration malgré l’axe routier. Le filet de protection est une solution qui ne dure qu’un temps, car il nécessite un effort qui ne peut pas être maintenu dans le temps avec des bénévoles passant chaque jour faire traverser les amphibiens à l’aide de seaux. Ces dispositifs permettent néanmoins de pointer du doigt un site d’écrasement prioritaire et de calibrer des actions de pérennisation à long termes qui peuvent être, soit une fermeture de route le temps d’une migration sur un axe secondaire, soit d’aménager un crapauduc en dur sous une route considéré comme axe principal.

Plusieurs milliers d’amphibiens ont ainsi été sauvés d’une mort probable depuis 2014. Une dizaine de sites ont été à un moment donné équipé de filets de protection : Vesancy, Péron, Farges, Brénod, Brens, Lens, La Burbanche, Sainte-Croix, Saint-André-de-Corcy et Thézillieu.

189 sites d’écrasements sont répertoriés dans le département de l’Ain et son hiérarchisés selon leur importance en termes d’effectif mais aussi d’espèces car il n’est pas possible d’agir partout. Les amphibiens, qui ont besoin d’humidité, sont en première ligne face au réchauffement climatique…et les populations ne cessent de diminuer partout en France. Il est donc important de démultiplier les actions qui pérennisent leur cycle biologique.
2 exemples sont notables dans l’Ain :

  • La construction en 2022 d’un crapauduc sous la route départementale par le Conseil Départemental de l’Ain sur la commune de la Burbanche avec 6 tunnels permettant à toute une population de crapaud condamné à terme de se maintenir sur une longue durée et sur un site de priorité 1.
  • La fermeture d’une route communale par la municipalité de Saint-André-de-Corcy et l’aide de l’association locale Espace Nature et Environnement afin de protéger 5 espèces d’amphibiens qui traversent cette route en sous-bois sur un site de priorité 2.

Rappelons que les amphibiens sont des espèces protégées par la loi française et qu’il est du devoir des municipalités de tout mettre en œuvre pour leur protection…

Un grand merci à nos centaines de bénévoles et nos nombreux partenaires pour leur implication dans cette lutte concrète contre l’érosion de la biodiversité !